Julie Deljéhier - histoire des costumes au 19ème siècle

Monarchie absolue	Révolution	Consulat	Premier Empire	Restauration	Monarchie de Juillet	Deuxième République	Second Empire	Troisième République
	De 1789 à 1792 : Tentative de monarchie constitutionnelle. 1792 : Proclamation de la 1ère République Période de la Terreur 1794 : Convention thermidorienne 1795 :Directoire	Coup d'état du 18 Brumaire 3 consuls 1er Consul: Bonaparte 1802 1er consul nommé à vie . Suppression de l'opposition. Amène l'Empire	Bonaparte devient Napoléon Guerres napoléoniennes Constitution de l'Empire. Après le choc de la Campagne de Russie + prussiens à Paris Napoléon est déchu par le Sénat Abdique Exil à l'île d'Elbe	Branche aînée des Bourbons - Louis XVIII de 1814 à 1824 († 1824) - Charles X de 1824 à 1830 (abdique) Régime : monarchie constitutionnelle. Gouvernement d'abord libéral puis de plus en plus réactionnaire et autoritaire qui aboutit à la révolution de Juillet (1830)	Branche des Orléans (issue de Philippe, frère cadet de Louis XIV) -Louis-Philippe Ier (fils de Philippe-Egalité) Monarchie parlementaire Première révolution industrielle, développement économique, naissance des idées socialistes. Développement colonial. 1846-1848 : Crise économique et politique Révolution de 48	Gouvernement provisoire, modéré et socialiste. Peur de la bourgeoisie qui fait élire Louis- Napoléon président . Coup d'état en 1851	Louis Napoléon Bonaparte (neveu de Napoléon Ier) devient Napoléon III. Tentatives pour instaurer un empire parlementaire. Période d'essor économique (naissance du capitalisme et du libéralisme économique) Expansion coloniale. 1870 : Guerre franco-allemande (coalition des états allemands conduite par la Prusse)	Jusqu'en 1940 →
1774	1793			1815	1830	1848	1870	1894
↓ Accession au Trône de Louis XVI	↓ Louis XVI décapité			↓ Cent jours Napoléon reprend le pouvoir mais défaite de Waterloo Abdique et exil à Sainte-Hélène	↓ Révolution de Juillet (Les 3 glorieuses) d'abord encouragée puis matée par les députés qui portent Louis-Philippe au pouvoir	↓ Révolution de 1848. Mouvements contestataires réprimés -insurrection - Louis-Philippe abdique Proclamation de la deuxième République	↓ Défaite contre les prussiens. Capitulation de la France à Sedan (Napoléon III déchu et exilé). Armistice signé dans Paris occupé mais refusé par le peuple parisien : la Commune de Paris, gouvernement insurrectionnel populaire écrasé dans le sang par Thiers (chef du gouvernement provisoire)	↓ Affaire Dreyfus

En décalage avec les évolutions modernistes du Siècle des Lumières, le lourd costume de Cour cherche un allègement , une originalité nouvelle. Tendant vers un plus grand confort, le costume masculin (redingote, surtout, frac) comme le costume féminin (robes à l'anglaise, en chemise, négligés) lorgnent aussi vers l'exotisme : Indiennes, robes à la créole, à la polonaise, à la turque...

Période troublée, la Révolution n'est pas propice aux réflexions esthétiques. cependant, le costume, naviguant à vue entre une volonté d'austère simplicité et une excentricité libératrice, se cherche des signes. Le vêtement est politique : la noble culotte vit ses dernières heures, les femmes cherchent dans les larges ceintures et les fichus drapés une identité populaire.

Le Directoire voit apparaître une curieuse maladie : l'Anticomanie. Répondant au besoin de libération corporelle, le vêtement à la grecque ou à la romaine propose d'illustres modèles à la toute jeune république. Cette vogue glissera sans heurts de la république à l'Empire pour peu qu'il soit romain... Pour les hommes, le pantalon collant remonte lui aussi sa taille, ce qui remonte le col d'autant ! Apparition du noir : discrétion de la bourgeoisie d'affaires.

Le retour de la monarchie consacre pour tout le siècle le règne de la bourgeoisie. Les affaires reprennent, les bourgeois s'enrichissent... Le costume s'alourdit. Peu encline à l'excentricité, la nouvelle classe dirigeante évacue progressivement les traces de l'Empire : la taille redescend, la jupe s'évase, les rubans, dentelles et bouillonnés renaissent des cendres révolutionnaires.

Romantique et torturée, la silhouette masculine se féminise : épaules tombantes, taille cintrée, jupes de redingote amples. Élégance et spleen, l'homme romantique n'est pas guerrier.

Répondant aux aspirations terre à terre du costume bourgeois (jupes courtes et amples, taille dégagée, volume restreint), le costume romantique féminin trouve dans l'ornement et l'accessoire de quoi satisfaire ses aspirations secrètes : coiffes frisées, petits chapeaux à plumes, larges manches, petites fraises : l'époque exaltante de la Renaissance, revue rococo.

La classe bourgeoise, enfin installée, étale son luxe au grand jour. La femme, vitrine privilégiée de la santé économique, est enchâssée dans une crinoline cage. L'apparition de la couture "mécanique" favorise la multiplication des garnitures . Les étoffes sont riches et colorées, recouvertes de galons, tresses, franges... Ce goût d'un apparat démesuré est encouragé par l'Impératrice qui rêve d'Ancien Régime...

Apparition du complet : veston, pantalon et gilet de même couleur. Il se généralise progressivement jusqu'à la fin du siècle où le noir s'impose pour les tenues de soirées, pour devenir l'austère tenue républicaine du siècle à venir.

Moins aisée économiquement et moins ostentatoire, la fin du siècle est pourtant l'âge d'or des élégantes et des (demi) mondaines. Toute la féminité des silhouettes est reconstruite et augmentée : poitrine projetée, taille étroite et cambrée, hanches moulées, tournure transformant les fesses en "suivez-moi jeune homme ! ". Contraste typique du temps, le corps est intégralement recouvert...